Chapitre 1 : Le départ

Maintenant il était trop tard pour faire marche arrière, surtout pas. Je ne pouvais plus faire demi-tour ni encore moins tout arrêter. Me défiler ? C'était impensable, pas après avoir fait tout ce chemin, il y a beaucoup trop de choses qui rentrent en compte. Et de nombreuses personnes comptent sur moi. Il était hors de question que je leur fasse faux bon. Il ne reste plus qu'à me lancer. Il n'y a donc aucune autre solution. Puis de toute façon c'était mon rêve, alors pourquoi suis-je aussi stressée ? Car en partant je sais que je vais perdre certaines choses, mais ça ne veut pas dire que je ne les retrouverais pas à mon retour. Puis ce n'est pas définitif. Il faut que je vois ce changement dans ma vie comme une opportunité. Une façon pour moi de commencer une nouvelle vie ailleurs, loin de tout et surtout quelque part où personne ne me connaît. Sauf bien sur les personnes qui viennent avec moi. D’une certaine façon c’était un rêve qui se réalisait. J’allais enfin voler de mes propres ailes. Au sens propre du terme vu que j’allais prendre l’avion. D’ailleurs c’était ma première fois en avion, enfin quand j’étais bébé je l’avais déjà pris pour faire Paris-Montpellier. Mais bon je ne peux pas prendre ce vol en compte vu que je me souviens de rien.

Aujourd’hui, était donc un jour à marquer d’une pierre blanche. Rien que de penser à tout ce qui allait arriver mon cœur s’emballait déjà, faisant ainsi accélérer mon rythme cardiaque. Je n’avais pas réussi à dormir de la nuit tellement j’étais excitée par ce voyage. Les heures furent un vrai supplice pour moi. Je crois bien que si j’avais pu je serais partie immédiatement, mais mon vol n’était qu’à 14 heures. J’avais passé ma nuit à mettre en place une liste de choses à faire une fois arriver. Quand je ne faisais pas cela, je passais mon temps à admirer mon billet, ou bien je défaisais et refaisais ma valise inlassablement pour être sûr de n’avoir rien oublié. Je fus donc très heureuse quand le soleil se leva enfin et que ma maison commença à émerger. Je me précipitais dans la cuisine pour voir ma mère en train de prendre son petit déjeuner, je m’assis en face d’elle, la regardant sans dire un mot tout en souriant. Cela l’embarrassa fortement, qu’elle finit par me dire de m’en aller ailleurs. J’étais beaucoup trop expressive de mon matin, alors que tout le monde venait à peine de se réveiller. Mais au fond je savais bien qu’elle était triste puis que j’allais bientôt partir pour une longue période.Je lui laissais donc son moment de solitude, je savais qu’elle n’aimait pas que je la vois pleurer. Je me rendais donc dans le salon pour embêter mon petit frère qui était déjà devant sa console. Je ne comprendrais jamais cette addiction au jeu. Malgré ça le fait de l’entendre s’énerver contre son jeu allait me manquer. L’entendre me dire d’arrêter de le chatouiller aussi. Lui il se rendait pas vraiment compte, tant que je n’aurais pas franchi les portes de l’avion il ne réalisera pas encore.Même mon père avait fait tout le chemin depuis Marseille pour me dire au revoir, ça me touchait beaucoup. Au moins je pourrais voir une dernière fois toute ma famille réunie.

Au final le temps passa plutôt rapidement sans que je ne le remarque, il était déjà 11h30 et j’étais toujours en pyjama. Je me dépêchais donc de monter à l’étage vers la salle de bain avant que je ne me fasse réprimander. Je ne mis pas longtemps à me préparer, j’avais préparé la tenue que je voulais mettre la veille, après être restée un long moment devant mon armoire grande ouverte. Une fois fini je vérifiais une dernière fois ma valise qui était tellement remplie que j’avais dû m’asseoir dessus pour pouvoir la fermer. Mon ordinateur était prêt, mon sac à main aussi avec tout mes papiers. Je descendis mes affaires devant l’entrée après avoir lancé un dernier regard à ma chambre vide. Mon petit coin secret allait drôlement me manquer. Tout le monde était déjà en bas en train de m’attendre.

On avait décidé de partir tôt car ça prenait beaucoup de temps à l’aéroport, entre l’enregistrement des bagages, passer les portes où on passe sous des détecteurs… J’en avais pour au moins une heure. Et comme ça on mangerait tous là-bas avec les parents de mes amis qui venaient avec moi. Une dernière petite réunion de groupe. Le temps du trajet, je mis mes écouteurs pour écouter « Tomorrow » de Tablo en duo avec Taeyang. Je fermais les yeux et j’avais déjà l’impression d’être là-bas. Le trajet fut horriblement long à mon goût, mais quand je rouvris les yeux j’y étais déjà. On avait été plus rapide que ce que je pensais. On descendait de la voiture prenant mes affaires au passage, et ainsi rejoindre mes amis et leurs parents qui étaient déjà. Un moment de convivialité, même lors du repas on ne fit que rire et sourire, alors qu’au fond on était tous triste car on sentait que le moment de la séparation se rapprochait.

D’ailleurs il était l’heure qu’on embarque, on se dirigeait tous vers les voies d’embarquements. Ce fut le moment le plus éprouvant de ma vie, car les sourires firent places à des larmes. Je serrais ma famille dans mes bras pleurant aussi. Mais j’essayais de les réconforter, je ne voulais pas les voir triste, pas un jour aussi beau que celui-ci. Une fois nos adieux finis, mon groupe d’amis et moi-même nous entrèrent dans l’avion. Nous installant à nos places, j’étais près du hublot. Maintenant je ne pouvais plus revenir en arrière, j’entamais enfin mon voyage vers … Séoul.